À l’heure actuelle, en Allemagne il y’a une résurgence de l’extrême droite.
La manœuvre a trouvé les conservateurs de la chancelière Angela Merkel votant avec l’alternative rivale pour l’Allemagne, ce qui a généré des alarmes selon lesquelles ils avaient violé un tabou entre les principaux partis contre le travail avec l’extrême droite. La réaction fut rapide et furieuse.
« Un pacte avec le fascisme », a crié un titre. Un autre a haleté pour « un coup. » Les manifestants se sont rassemblés spontanément dans les grandes villes du pays, chantant des slogans antifascistes. Même la chancelière est intervenue de loin lors d’une visite en Afrique du Sud « Ce fut une mauvaise journée pour la démocratie », a-t-il déclaré d’un ton sombre.
Trois ans après que l’Alternative pour l’Allemagne est devenue le premier parti d’extrême droite à entrer au Parlement national allemand depuis la Seconde Guerre mondiale, les événements ont souligné à quel point les partis traditionnels assiégés du pays ont encore du mal à faire face à la nouvelle force perturbatrice
Peu importe que vendredi, un peu plus de 48 heures après le mini-coup d’État dans le petit État oriental de Thuringe, le candidat préféré de droite semble céder à la réaction populaire. Les parties devront désormais trouver un candidat de compromis ou organiser de nouvelles élections.
Le petit drame avait déjà déclenché une grande vague de recherche d’âme en Allemagne, qui est toujours profondément consciente de son passé nazi et a hâte de savoir où pourrait mener l’incursion actuelle de l’extrême droite.
Pour de nombreux Allemands, permettre à l’extrême droite d’être un faiseur de rois évoque des souvenirs sombres. C’est une ligne rouge que beaucoup ne veulent pas voir traversée.
« Juste en regardant la réaction, vous pouvez être pardonné de penser que le Troisième Reich s’est levé », a déclaré Jan Techau, directeur du programme Europe au German Marshall Fund à Berlin.
« Au fond, nous, Allemands, ne nous faisons pas confiance », a ajouté M. Techau. « C’est un héritage de l’ère hitlérienne. »
Cela n’a pas aidé que la Thuringe soit précisément là où, dans les derniers jours de la République de Weimar, il y a plus de 90 ans, les nazis ont gagné le pouvoir localement, avant de gagner au niveau national, avec l’aide de partis conservateurs.
Cette histoire a fait écho dans tout le pays.
