Cet après-midi, le chef de l’État s’est rendu dans la Petite Côte après le chavirement d’une pirogue au large de Mbour. Cette visite a été l’occasion pour lui de s’adresser aux jeunes, aux familles et aux transporteurs impliqués.
« Je tiens à exprimer au peuple sénégalais et à tous nos compatriotes ma profonde tristesse face à cette tragédie humaine qui nous bouleverse tous. La nation est en deuil et la situation est particulièrement douloureuse. Au nom de la nation sénégalaise, je présente mes condoléances aux familles endeuillées et leur exprime la solidarité de l’État et du gouvernement face à cette épreuve. Ce drame à Mbour n’est pas isolé, il reflète une réalité qui touche plusieurs côtes du Sénégal. Des réseaux de trafic humain exploitent le désespoir de notre jeunesse en leur promettant un avenir meilleur. Nous intensifierons dès maintenant notre lutte contre ces marchands d’illusions et de mort. Récemment, une opération appelée « Jokko » a été menée conjointement par la gendarmerie, la police et l’armée, ce qui a permis d’intercepter un projet migratoire impliquant 690 jeunes. Cela montre l’engagement du gouvernement à combattre ce phénomène et à traquer ces trafiquants sans relâche. »
L’appel à la responsabilité :
« Il est également crucial de rappeler à ces jeunes que les pays où ils aspirent à se rendre ont été construits par des citoyens qui ont cru en leur propre changement et ont réussi à transformer leur propre pays. Nous devons tous, hommes et femmes, jeunes et adultes, gouvernants et citoyens, nous engager dans un projet de développement de notre pays et croire en notre capacité à changer les choses par nous-mêmes. »
Aux parents et aux jeunes :
« Le gouvernement travaille intensivement pour mettre en place des politiques publiques adaptées afin de créer des emplois pour les jeunes au Sénégal et les inviter à participer à la reconstruction de notre pays. Il est de notre responsabilité collective. Je demande également aux familles de ne pas exercer une pression excessive sur leurs jeunes. La pression positive est nécessaire, mais elle ne doit pas dépasser les limites de la motivation à travailler et à persévérer. Elle ne doit pas conduire à des choix suicidaires comme les traversées dangereuses. Il n’y a que la mort comme issue dans de telles entreprises. Le gouvernement continuera de mettre en œuvre des politiques pour créer des opportunités d’emploi, et il est essentiel que les jeunes comprennent qu’aucun travail n’est dévalorisant. Si certains jeunes cherchent à se réaliser ailleurs, c’est compréhensible, mais ceux qui ont déjà un emploi ne devraient pas abandonner pour risquer leur vie. Je fais aussi appel à la solidarité des populations. »
Mise en place d’un numéro vert :
« Dans les jours à venir, le gouvernement mettra en place un numéro vert. Il est crucial que les départs en mer ne se fassent pas dans l’ignorance générale. Les témoins doivent signaler ces activités, car leur silence conduit à la perte de centaines de vies. Ces jeunes sont notre espoir pour reconstruire le pays. Les forces de l’ordre feront un travail remarquable et intensifié, mais la coopération des populations est indispensable. Dès que le numéro vert sera opérationnel, il faut que les gens dénoncent les réseaux de migration et ceux qui envoient des jeunes vers la mort. Il est extrêmement difficile de lutter contre ce phénomène sans l’aide de tous. La situation qui pousse ces jeunes à risquer leur vie en mer ne se résoudra pas instantanément. Des solutions prendront du temps pour produire des effets positifs. »