« Dès demain, notre groupe parlementaire [Bby] soumettra une motion de censure pour faire tomber le gouvernement », a annoncé Abdou Mbow, président du groupe parlementaire. Quels sont les chances de succès de cette démarche ? Théodore Chérif Monteil, ancien parlementaire, répond aux questions de L’Observateur.
« La motion de censure est régie par l’article 86 de la Constitution, qui stipule que l’Assemblée nationale peut demander le vote de la motion de censure suivant une procédure précise. Il est nécessaire de recueillir les signatures d’au moins un dixième des députés, soit 17 sur les 165 membres de l’Assemblée », explique Monteil.
Il précise également que « le vote sur la motion de censure ne peut avoir lieu que 48 heures après son dépôt auprès du bureau de l’Assemblée nationale. Les députés ont la possibilité de déposer une motion de censure, mais une nouvelle session extraordinaire devra être convoquée pour cela. Lors de cette session, le Premier ministre et son gouvernement devront venir répondre aux questions ».
Monteil ajoute : « Après les débats, un vote aura lieu. Pour que la motion de censure soit acceptée, elle doit obtenir la majorité des voix. Seules les voix en faveur de la motion sont comptabilisées. Si la motion est adoptée, le Premier ministre devra présenter sa démission, entraînant la chute de l’ensemble du gouvernement. »
Cependant, il nuance : « Même si Benno bokk yaakaar réussit à faire passer la motion de censure et que le gouvernement tombe, cela représente une victoire pour eux. Cependant, au Sénégal, une motion de censure a une portée limitée car le président de la République peut choisir de reconduire le Premier ministre. De plus, une nouvelle motion de censure ne peut être déposée durant la même session extraordinaire, ce qui permet au gouvernement de continuer ses fonctions. »
En conclusion, Monteil estime que « le conflit actuel entre Benno et le pouvoir pourrait nuire au pays » et recommande « de privilégier le dialogue ».